samedi 28 juin 2014

Rythmes Scolaires à Gap: "sans décision de la Mairie, il fallait trancher" déclare l'Inspecteur d'Académie

Hautes-Alpes: La réforme des Rythmes Scolaires sera appliquée à Gap comme partout ailleurs... 
Ces mots ce sont ceux de Philippe Maheu, Inspecteur d'Académie des Hautes-Alpes qui était notre invité ce midi... 
Philippe Maheu a tenu à rassurer les parents inquiets pour la rentrée prochaine... « Nous avons tranchés les horaires dans l'intérêt de l'enfant »... 
Philippe Maheu qui reconnaît toutefois que le cas de Gap n'a pas été évident... « Logiquement, c'est aux élus de proposer, pas à l'Inspection » explique t-il...
 Pour rappel, les horaires de classe pour la rentrée devraient être du lundi au vendredi de 8h30 à 11h30 et de 13 h30 à 15h45. 

VOIR LA VIDEO SUR DICI : http://www.dici.fr/actu/2014/06/28/rythmes-scolaires-gap-sans-decision-de-la-mairie-il-fallait-trancher-declare-linspecteur-dacademie-373410#sthash.8xLVgpQO.dpuf

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Philippe MAHEU, directeur académique, est le représentant de l’Etat dans le département, et à ce titre il colporte les idées de ce dernier… mais c’est nous prendre pour des imbéciles !
Un peu de VERITE que diable !

1)   Pourquoi cette réforme ?

Mr Maheu nous explique que depuis 2008, avec la réforme Darcos, les rythmes de l’école sont passés à 4 jours de classe par semaine.

Et que dès lors cela permet de faire certains constats.

Le premier : « la France a le nombre de journées d’école le plus faible par an (144 contre 187 en moyenne dans les pays de l’OCDE) ».

C’est vrai, mais RIEN NE PROUVE que cela ait une quelconque influence sur les apprentissages !

Certains pays comme l’Italie où il y a plus de 200 jours d’école par an sont pourtant loin derrière la France dans ces mêmes classements PISA de l’OCDE !

Et il y a d’autres critères qui différentient la France ! Par exemple le salaire moyen des enseignants français est de 20% inférieur à la moyenne européenne, où le fait qu’avant 16 ans 99% des enfants sont scolarisés ! Ce qui n’est pas le cas pour nombre de pays classés parmi les premiers de l’étude de l’OCDE !

Deuxième constat : « le classement de l’école française au niveau international s’est dégradé » !

Là on entre vraiment dans la manipulation de l’opinion pure et dure !

En effet, entre 2006 (précédente étude de l’OCDE) et 2012, la France n’a sensiblement pas bougée dans les classements !

Ses résultats ont même progressé de 0,53% ! C’est statistiquement insignifiant, mais on est loin de la dégradation tant décriée !

Quoi qu’il en soit, ces études sont réalisées sur des enfants de 15 ans, qui ont donc connu leur scolarité dans le primaire avec un rythme à 4,5 jours ! Bien avant la réforme de 2008 !

Il n’y a aucun rapport entre cette réforme de 2008 et la baisse du niveau scolaire français !

Car oui le niveau scolaire a baissé, mais c’est principalement entre 2003 et 2006, et pire encore selon d’autres études entre 1986 et 1999 !

Il n’y a aucun rapport avec le rythme scolaire de 4 jours instauré en 2008 ! Modifier ces rythmes n’améliorera donc rien !

Conclusion : pourquoi cette réforme ? Certainement pas pour le bien des enfants ou « assoir les savoirs fondamentaux, déterminants pour l’avenir » !

VOIR :

2)   La mise en place de cette réforme des rythmes scolaires dans les 12 communes des Hautes-Alpes qui l’ont voulue s’est bien passée…

Malheureusement, il est difficile de savoir si c’est bien vrai…

·         Dans certaines communes, les activités proposées ne correspondent pas du tout aux attentes des parents (ce qui a engendré une insatisfaction générale). Pour d’autres communes, c’est une adhésion pleine et entière
·         87,5 % des délégués ont signalé la grande fatigue des enfants accentuée chez les tout-petits (lever des enfants durant 5 jours de la semaine et sieste non respectée chez les maternelles)
·         L’opinion est plutôt insatisfaite : un tiers des parents d’élèves est satisfait, un tiers insatisfait et un tiers très insatisfait.
Par ailleurs les personnels de l’Education Nationale se sont peu exprimés vis-à-vis de cette réforme, subissant pression et réprimandes, comme ce directeur d’école de Briançon qui n’avait pourtant fait que son devoir (http://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2013/06/06/briancon-manifestation-vendredi-pour-soutenir-un-enseignant-sanctionne )

Il parait donc vraiment difficile de savoir si « tout c’est bien passé »…

En tout cas on ne peut pas se servir comme le fait Mr Maheu de l’argument des 100/101 communes qui ont remis un projet. En effet, ces communes n’avaient pas le choix et il faut un certain courage pour  s’opposer à ces décret en se mettant « hors la loi » et surtout parce que l’Etat a mis les enfants dans la balance : la résistance est délicate lorsque nos têtes blondes sont en otages !

Les maires sont pris entre le marteau et l’enclume et la plupart préfèrent appliquer même s’ils sont contre !

3)   Gap est il contre parce que c’est trop compliqué à mettre en place ou bien avec une arrière pensée politique ?

Effectivement c’est au maire de Gap de répondre pour ce qui le concerne, mais pour de nombreux maires il ne s’agit pas d’un combat partisan ! 
Il y a de nombreux maires de gauche opposés à cette réforme. Des Fronts de Gauche mais parfois même quelques maires PS,

D’ailleurs nombre de personnalités du PS émettent des réserves vis-à-vis de cette réforme :

Mr Maheu de son côté a le courage de reconnaitre que cette réforme « fait peser sur les collectivités un poids supplémentaire au sens financier du terme », ce qui impliquerait que la réforme est contraire à l'article 72-2 de la Constitution,  en ce que le Gouvernement ne donnerait pas aux communes les moyens nécessaires pour assurer les nouvelles missions qu’il leur aurait confiées.
Mr Maheu nous parle aussitôt du fond d’amorçage mis en place par le ministre ainsi que de l’aide de la CNAF (à condition de mettre en place un PEDT et donc… de Territorialiser l’école !) qui malheureusement ne couvrent pas tous les besoins !

4)   Un sujet qui coince : l’application des horaires, le maire de Gap a dit qu’il se plierait à vos décisions…

Mr Maheu en profite pour « rectifier les choses » : les décrets qui mettent en place la réforme des rythmes scolaires « prennent l’initiative d’offrir aux maires la possibilité d’engager une concertation pour être eux-mêmes force de proposition ».

C'est-à-dire qu’ils peuvent faire une proposition dans le cadre d’un PEDT, qui comprend à la fois le temps scolaire et périscolaire dans un cadre territorial.

Mais quoi qu’il arrive avec ces décrets, si le maire propose, le DASEN dispose !

C’est le DASEN qui choisit les horaires au final !


Il y a de nombreux cas où les maires ont proposé des emplois du temps qui n’ont pas été retenus par les DASEN !

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